L’histoire se répète

La comparaison est condamnée par les « grands médias » et toute la bienpensance que compte notre pays et pourtant un peu d’histoire ne fait pas de mal.

La prise du pouvoir par Hitler le 30 janvier 1933 ne prend pas de court le corps médical allemand, déjà largement contaminé par les idées racistes et gagné aux exigences de l’eugénisme négatif. Les médecins sont nombreux à avoir déjà adhéré au Parti nazi, voire à la SS, et à partager son idéologie. Ils sont acquis au principe de sélection et ils sont prêts à le mettre en application quelles qu’en puissent être les conséquences.

Organisation de la Santé publique le modèle nazi s’ est imposé jusqu’à aujourd’hui

En deux ans, par une série de décrets, le ministère de l’Intérieur contrôle tous les organismes de santé. Le département IV de la Santé et de la Protection du Peuple est dirigé par un secrétaire d’État, le Dr Arthur Gütt, puis, à partir de 1935 et jusqu’en 1945, par le Dr Leonardo Conti. Dans chaque grande ville un Office de santé est institué. Cet office, placé sous l’autorité d’un médecin fonctionnaire, est l’unité administrative qui contrôle l’ensemble des activités médicales, de l’hygiène à la médecine légale.

Le directeur de l’Office de santé a tout pouvoir sur les médecins et les membres des professions de santé. Les autres activités à l’échelon national sont condensées dans des organismes qui sont tous rattachés au secrétariat d’État à la Santé, comme l’Académie de médecine, l’Office de santé du Reich – qui coordonne la recherche médicale – ou la Croix-Rouge allemande. L’ancienne Chambre des médecins allemands est confiée le 24 mars 1933 à des membres de la Ligue des médecins allemands nationaux-socialistes et Gebhard Wagner en devient président (Reichs- ärzteführer). En décembre 1935, elle devient la Chambre des médecins du Reich. À l’exception des offices de santé de l’armée ou de la police, tous les médecins allemands doivent, pour exercer, être inscrits à cette chambre.

Le Reichsärzteführer promulgue les lois et ordonnances qui régissent l’exercice de la profession. L’ancien code de déontologie médicale devient caduc et la Chambre des médecins a ses tribunaux et ses comités d’arbitrage. Elle garantit que chaque médecin accomplit sa tâche selon la conception du monde nationale-socialiste et applique les mesures sanitaires prescrites. Enfin, les caisses d’assurance maladie sont regroupées en une Union des caisses médicales allemandes que contrôle le président des médecins du Reich. Cette Union, qui dépend du ministère du Travail et qui regroupe tous les travailleurs allemands, contrôle le flux du remboursement des frais médicaux. Elle peut, à sa guise, refuser l’admission d’un médecin ou l’exclure.

Comme dans les autres domaines de la vie politique, le régime incorpore toutes les activités médicales dans son appareil de domination. Il y parvient de façon exemplaire dans la corporation médicale, puisque, de tous les organismes professionnels, c’est le corps médical qui, avec plus de 50 % de médecins inscrits au Parti nazi en 1939, manifeste le plus fortement son adhésion au IIIe Reich.

Hitler était un hygiéniste obsédé.

L’un des slogans de la médecine nazie est le devoir de préserver sa santé. L’un des moyens privilégiés est la surveillance de l’alimentation : réduction de la consommation de viande, de graisse et de sucres. Le corps du citoyen allemand est la propriété du Führer. L’exemple d’un Führer végétarien, ne buvant pas d’alcool et ne fumant pas conduit à privilégier une alimentation riche en légumes et en pain complet, à conseiller la tempérance et à interdire le tabac. Ces prescriptions entrent dans le cadre d’une hygiène raciale préventive ayant pour but de sauvegarder la patrimoine génétique

Hitler était, durant sa jeunesse, un gros fumeur qui consommait entre 24 à 40 cigarettes par jour. Mais il changea très vite d’avis concernant le tabac, réalisant qu’il perdait beaucoup trop d’argent. Lorsqu’il prit le pouvoir en 1933, il mit en place de véritables mesures pour contrer le tabagisme .

L’aversion personnelle de Hitler ne représente qu’un des facteurs de cette lutte. Le tabac est d’abord accusé de créer une dépendance, d’altérer la santé et de réduire la productivité et la capacité de reproduction du peuple allemand. Dès 1933, le régime lance une importante campagne anti-tabac. Le tabac est accusé de créer une dépendance, vite perçue comme héréditaire, d’avoir une incidence sur la sexualité et de réduire la capacité de travail. C’est dans cette perspective qu’en 1939, un obscur médecin allemand, Franz Müller, publie la première étude mondiale vérifiant l’hypothèse de risques de cancer du poumon liés au tabac. À cette date, le cancer du poumon est devenu la deuxième cause de décès par cancer, après le cancer de l’estomac. Les premières mesures anti-tabac sont prises en Allemagne en 1938. La campagne se développe dans les premières années de la guerre avec la fondation à l’université d’Iéna d’un Institut de recherche sur les risques liés au tabac, dirigé par un médecin SS, Kurt Astel. Ces mesures n’empêchent pas la consommation de tabac d’augmenter considérablement jusqu’en 1942 et l’industrie du tabac de prospérer à la mesure de cette consommation.

En 1938, le tabac fut interdit au sein de la Luftwaffe (l’armée de l’air allemande) mais également au sein de la Reichspost (institution postale). Il est par la suite prohibé notamment dans les établissements de soins, dans les maisons de repos et dans les écoles. Le parti nazi prohibe également sa consommation au sein de ses bureaux. En 1941, les citoyens d’une soixantaine de villes allemandes n’ont désormais plus le droit de le consommer dans les tramways. Ces interdictions s’accompagnent de la création en 1939, d’un bureau « contre les dangers de l’alcool et du tabac ». La consommation de tabac est alors perçue comme une « dégénérescence raciale », un « poison génétique » susceptible de « corrompre le plasma germinatif allemand ».

Le régime voulut incarner la science pour assurer la pureté de la race mais plus étrange il définit une politique sanitaire contre les pandémies.

Parmi les figures de la mythologie nazie revue et corrigée Robert Koch découvreur du bacille de la tuberculose et d’un faux traitement mortel, la tuberculine .

Un biopic au budget important est du reste consacré au grand savant en 1939, année de l’entrée en guerre contre la Pologne. Robert Koch, Bekämpfer des Todes (BA-FA 187456) met en scène la vie du médecin, soldat opiniâtre de la science, véritable Führer héroïque qui lutte non seulement contre la maladie, mais aussi contre l’arriération religieuse, les préjugés, l’administration et la suffisance bouffie de mandarins berlinois.

Robert Koch (German title: Robert Koch, der Bekämpfer des Todes) is a 1939 Nazi propaganda film directed by Hans Steinhoff 

Toute ressemblance avec d’autres situations sera fortuite mais c’est avec des justifications sanitaires mises au point par des médecins  que les nazis voulurent surtout assainir l’est de l’Europe

Dans une dictature rien ne saurait contester l’hygiénisme le plus dépravé.

Le texte entier de Patrice Gibertie est ICI.

Philippe Henriot

Pour ceux qui ne voient toujours pas de problèmes…